D’inspiration médiévale et Renaissance, le château de Monbazillac domine fièrement le vignoble de ses mâchicoulis, créneaux et tours circulaires. Planté au cœur du vignoble prestigieux qui porte son nom, la vue qui s’offre depuis les terrasses du parc constitue un panorama extraordinaire sur la vallée de la Dordogne.
Construit au XVIe siècle, épargné par la Révolution française et finalement racheté en 1960 par la cave coopérative de Monbazillac, son destin a toujours été lié au fleuron des vins liquoreux. Quoi de plus logique, me direz-vous, qu’un symbole de la noblesse soit devenu l’emblème d’un vin prestigieux élaboré à partir de pourriture… noble ?
Les fées se sont penchées sur son berceau
Si le Monbazillac est devenu le plus grand vignoble de liquoreux, ce n’est pas le fruit du hasard. Et pourtant, la légende raconte que le précieux nectar serait né d’un… oubli !
Au XIe siècle, les moines de l’abbaye de Saint-Martin, , trop occupés à d’autres tâches, auraient tout simplement laissé passer le temps des vendanges, et ramassé le raisin tardivement malgré une maturité fort avancée.
Ainsi serait né le premier vin liquoreux de Monbazillac !
C’est pendant la période située entre 1650 et 1750, nommée le « siècle hollandais », que les vins de Monbazillac acquièrent une notoriété au-delà des frontières. Élevé sur les coteaux pentus en bordure de la Dordogne, les cépages qui le composent (Sauvignon, Sémillon et Muscadelle) jouissent de conditions idéales pour développer le BOTRYTIS CINEREA, indispensable au processus de concentration en sucre du raisin.
La notoriété de Monbazillac et de son nectar ne fait aucun doute, comme en témoigne cette vieille légende qui raconte que jadis un bergeracois de passage à Rome fut reçu au Vatican et présenté au Pape comme bourgeois de Bergerac, à quoi le Saint-Père répondit en souriant : « Ah ! Bergerac, près de Monbazillac, sans doute ! »
L’exposition au Nord et la proximité de la Dordogne favorisent les brouillards et l’épanouissement de la pourriture noble. Cette conjonction de circonstances heureuses est l’apanage des vins liquoreux, et ce depuis des siècles.
Le vignoble de Monbazillac jouit d’un climat tempéré particulier. Le phénomène climatique le plus remarquable a lieu pendant l’automne, sous l’action des brouillards matinaux conjuguée avec la chaleur du soleil d’après-midi. L’’humidité, pendant cette période encore chaude, permet la formation du microscopique champignon « BOTRYTIS CINEREA » qui provoque une réduction de volume à l’intérieur du grain de raisin et modifie ainsi sa nature en augmentant sa teneur en sucre.
La concentration naturelle des raisins, grâce au développement de la pourriture noble provoquée par le « BOTRYTIS CINEREA » est indispensable à l’élaboration de tout liquoreux de haute qualité.
Elaborer ce nectar aux reflets d’or n’est toutefois pas une mince affaire.
Tout le mérite en revient aux générations de vignerons qui, au fil des siècles, en vendangeant minutieusement à la main en plusieurs passages (tries successives) pour sélectionner les grains « nobles », ont su amener le Monbazillac à un équilibre incomparable entre fraîcheur, suavité, velouté et délicatesse.
Plus grand vignoble de liquoreux du monde en termes de surface d’exploitation, le Monbazillac est considéré, et ce, à juste titre comme l’un des meilleurs. Sa tonalité sucrée et sa grande capacité d’adaptation lui confèrent une modernité qui lui permet d’accompagner tout un repas.
Irréprochable sur un foie gras, il se marie à la perfection avec des desserts fruités, notamment les fraises du Périgord. Les plus gourmands le dégusteront tout simplement seul, pour en apprécier pleinement ses merveilleux secrets : des arômes de miel, de fleurs d’acacia, de pêche, avec des notes de mirabelle et d’agrumes confits…
Les passionnés de vins liquoreux seront subjugués par la puissance d’un Monbazillac.
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